samedi 3 août 2013

Affaire Brandt: Vers la libération des policiers impliqués


Source: Le Nouvelliste


L'affaire Clifford Brandt va refaire des vagues. La cour d'appel de Port-au-Prince, a appris le journal,  a ordonné ce vendredi la « mise en liberté immédiate s'ils ne sont pas retenus pour autre cause » de Marc Arthur Phebé, responsable du Cat team au palais national, de Fritz Aristide, agent 4, de Jacques Darly Michelais, agent 3, de Ones Gabelus, agent 3, de Gérald Fontélus et de Berthony Dumézil, ex-policier, responsable de la sécurité de la maison Mazda.

Ces messieurs, inculpés d'enlèvement, de séquestration de personnes contre rançon, d'association de malfaiteurs, de complicité de blanchiment des avoirs et de détention illégale d'armes à feu par la juge d'instruction  Pierre Domingue Gabrielle dans l'affaire Clifford Brandt sont déjà dans le pipeline de sortie de la prison civile de Port-au-Prince. Pour faire suite à la décision  des juges Gabriel R. Castor, Yvickel D. Dabrésil et Patrique Métélus, de la première section de la cour d'appel de Port-au-Prince, le substitut du commissaire du gouvernement près cette même cour a requis le directeur de la prison de remettre ces détenus en liberté.

Joint par le journal, le ministre de la Justice, Me Jean Renel Sanon, a confié qu'il ne « réagirait pas sur les décisions judiciaires ». « Il faut, a-t-il ajouté, laisser aux institutions la chance de jouer leur rôle ». Cependant, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince (parquet) a annoncé la couleur. « Je suis touché par la décision de la cour d'appel. Je ne signerai pas l'exequatur. On va aller en cassation », a indiqué sur un ton ferme le commissaire du gouvernement, Me Lucmane Dellille.

« Pour une fois, je suis d'accord avec le commissaire Dellille, il faut aller en cassation », a confié tout de go Pierre Espérance du RNDDH. « La décision des juges de la cour d'appel est suspecte et motivée », a fulminé le militant des droits de la personne, généreux en rappelant tout un ensemble de manoeuvres pour obtenir la libération de ces inculpés. « Ces magistrats ne pensent pas au bien-être de la société », a-t-il insisté, ajoutant  qu'il y a des preuves accablantes contre les inculpés. L'incarcération de ces inculpés, selon Pierre Espérance, a permis une certaine baisse du kidnapping et des activités des réseaux du crime organisé.

Me Joel Petit-Homme, beau-frère et avocat de  Berthony Dumézil, soutient que la juge d'instruction n'avait rien de solide contre son client. Clifford Brandt a dit que Berthony Dumézil n'a rien à voir avec ses activités criminelles, a souligné Me Petit-Homme.

Le 22 octobre 2012, l'homme d'affaires Clifford Brandt a été arrêté par la police judiciaire, six jours après l'enlèvement  de Nicolas et de Coralie Moscoso. Cuisiné par la police, Clifford Brandt avait finalement conduit les autorités à une maison à Pernier où étaient séquestrées les victimes.

L'enquête policière avait donné lieu à une quinzaine d'arrestations et à la saisie d'armes, de minutions, de véhicules et d'autres équipements. Une descente de la PNH chez Edner Come, inspecteur de police en cavale et membre du gang de Clifford Brandt, a permis de tomber sur un véritable arsenal.

Le secrétaire d'État à la Sécurité publique avait exprimé sa satisfaction suite au démantèlement du gang de Brandt, l'un des plus importants gangs de la région, avait-il dit. Le journal a tenté en vain de le joindre pour un commentaire après la décision de la cour d'appel qui n'en finira pas de faire des vagues dans l'opinion que l'on abreuve d'affaires et de scandales.


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